CONFÉRENCE ǀ Laurent Gaudé

19.03.2025 15:00
fin des inscriptions
Conférence dans le cadre des événements “Odyssées”.
Laurent Gaudé à Ankara :
Mercredi 19 mars, 15h : rencontre avec les étudiants et le public sous la modération de Mme Isabelle Dumont, Ambassadrice de France en Turquie et de la Prof. Dr. Nurmelek Demir, Directrice du Département Langue et Littérature Française de l’Université d’Ankara – Salle Farabi, Sıhhıye (Clôture des inscriptions) – Intervention en français avec traduction simultanée en turc.
Laurent Gaudé, biographie
©Jean-luc Bertin
Né en 1972, Laurent Gaudé a fait des études de Lettres Modernes et d’Etudes Théâtrales à Paris. En 1997, il publie sa première pièce, Onysos le furieux, à Théâtre Ouvert. Ce premier texte sera monté en 2000 au Théâtre National de Strasbourg dans une mise en scène de Yannis Kokkos. Suivront alors des années consacrées à l’écriture théâtrale, avec notamment Pluie de cendres, jouée au Studio de la Comédie Française, Combat de Possédés, traduite et jouée en Allemagne, Médée Kali, jouée au Théâtre du Rond-Point, Les Sacrifiées, créée au Théâtre des Amandiers à Nanterre, Caillasses, créée au Théâtre du peuple à Bussang, ou Danse, Morob, créée à Dublin.
Son premier roman, Cris, est publié en 2001. Avec La Mort du roi Tsongor, il obtient, en 2002, le prix Goncourt des Lycéens et le prix des Libraires. En 2004, il est lauréat du prix Goncourt pour Le Soleil des Scorta, roman traduit dans 34 pays.
Depuis 2008, il travaille régulièrement avec des compositeurs contemporains pour lesquels il écrit des textes ou des livrets d’opéra : Roland Auzet (Mille Orphelins), Thierry Pécou (Les Sacrifiées), Kris Defoort (Daral Shaga), Thierry Escaich (Cris) et Michel Petrossian (Le Chant d’Archak).
Il est également l’auteur de deux recueils de nouvelles, Dans la nuit Mozambique et Les Oliviers du Négus et livres en collaboration avec des photographes : Oan Kim (Je suis le chien Pitié) et Gaël Turine (En bas la ville).
Depuis 2013, il a également effectué des voyages (Port-au-Prince, le Kurdistan irakien, la jungle de Calais ou Dacca) qui ont donné lieu à des reportages. De ces expériences, il tirera également un premier recueil de poèmes, De sang et de lumière, publié en 2017.
Son dixième roman, Salina, les trois exils, paraît en 2018, et, l’année suivante, il publie le long poème Nous l’Europe, banquet des peuples, qui est adapté à la scène par Roland Auzet et créé au festival d’Avignon 2019.
En 2022, il est récompensé par le Prix des écrivains du Sud pour son roman Chien 51 qui a été porté à l’écran en 2025 par Cédric Jimenez.
Avec Terrasses publié en 2024, il renoue avec la tragédie contemporaine dans un récit choral sur les attentats parisiens de novembre 2015. Le texte est porté à la scène par Denis Marleau au Théâtre de la Colline à Paris.
Ces livres publiés en Turquie :
Eldorado, Pegasus Yayınları, 2024
Scorta Güneşi, Doğan Kitap, 2005
Kral Tsongor’un Ölümü, Doğan Kitap, 2004
Cycle Odyssées
Odyssées parle la langue de la Méditerranée, une langue qui mêle l’arabe, l’espagnol, le français, le grec, l’italien, le turc etc. ; une langue de tous et de personne, une langue d’échanges et de commerce. Odyssées se veut ainsi pluriel car si la Méditerranée est finie, elle incarne bien une infinité de destins humains qui font son histoire.
Odyssées est aussi l’idée d’une Méditerranée qui n’est pas une frontière mais un continuum fertile rassemblant les peuples. Évoquant les histoires qui appartiennent à l’imaginaire collectif avec en filigrane l’Odyssée d’Homère, Odyssées réinvente l’histoire, les personnages, les moments fondamentaux du conte épique comme si Ulysse réalisait un nouveau voyage dans une Méditerranée contemporaine, poursuivant le désir de n’être enfin « Personne » en nous interrogeant sur la nouvelle Méditerranée, frontière ou renaissance de l’Europe.
Odyssées incarne un imaginaire façonné par le flux et le reflux de vagues de civilisations, d’invasions, de destructions et de résurrections, de départ avec un espoir de vie meilleure car la Méditerranée est l’histoire d’une invention sans cesse renouvelée. Cet espace entre mer et terre nous interroge sur le caractère éphémère de nos mondes, leur fragilité et leur vitalité. Les Odyssées sont les témoins de cette complexité consanguine qui unit les peuples de ces rives baignées de lumière, entre l’orgueil de la différence et le bonheur de vivre ensemble.
Odyssées incarne enfin un voyage, celui d’un caïque, albatros de bois aux ailes démesurées glissant sur les flots de la méditerranée orientale. Ce bateau symbole de la fatalité qui enveloppe les travailleurs de la mer, partira de l’antique Halicarnasse, patrie de Hérodote, père de l’histoire, dépassera l’île de Kos, berceau d’Hippocrate, père de la médecine moderne, sillonnera les Cyclades, puis empruntera le détroit de Messine, entre Charybde et Sylla, remontera vers les bouches de Bonifacio, et fendra enfin l’écume des vagues jusqu’à Nice où il transmettra la voix de la Turquie pour la protection des mers et des océans.